mardi 29 novembre 2016

MANDELA



Nelson MANDELA : Premier Président Noir, de la République d’Afrique du Sud : Leçons d’un mandat (9 mai 1994-14 juin 1999).
                                       Par Pr Samuel EFOUA MBOZO’O

INTRODUCTION
Nelson ROLIHLAHLA MANDELA dont le nom du clan tribal est « MADIBA », né le 18 juillet 1918 à Mvezo (Union d’Afrique du Sud) et mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg, est un homme d’Etat Sud-africain ; il a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir Président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non raciales de l’histoire du pays.
            Nelson MANDELA entre au Congrès national africain (ANC) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l’Apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948. L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, MANDELA fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage et des actions terroristes contre des installations publiques et militaires. Le 5 août 1962, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant.

            Après vigt-sept années d’emprisonnement dans les conditions souvent très dures, et après avoir refusé d’être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, MANDELA est relâché le 11 février 1990. S’inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du Président Frederik de klerk.  En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique.
            Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’ANC et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, Nelson MANDELA devient le premier Président noir d’Afrique du Sud en 1944. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement l’ANC tout en s’impliquant dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté,  le sida ou les droits de l’homme. Il a été élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité[1]
            Notre exposé se limite principalement au mandat présidentiel de Madiba  (9 mai 1994-14 juin 1999).
            Pour ce faire, nous examinons successivement son action sur le plan de la politique intérieure, et de la politique internationale.
            En effet, à la suite des premières élections générales multiraciales du 27 avril 1994 remportées largement par l’ANC (62,6% des voix), Nelson Mandela est élu Président de la République d’Afrique du Sud. Lors d’un discours le 2 mai, il prononce le « free at last-enfin libre » de Martin Luther King[2]. Nelson Mandela prête serment aux Union Buildings de Pretoria le 10 mai 1994 devant une grande partie des responsables politiques internationaux, d’Al Gore à Fidel Castro. Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l’occurrence un gouvernment d’unité nationale entre l’ANC, le Parti national et le parti Zoulou Inkatha Freedom Party. Ses deux vice-présidents sont alors Thabo Mbeki (ANC) et Frederick de Klerk (NP)[3]. Dans son discours d’investiture, Mandela célèbre la fin de l’apartheid dont « doit naître une société dont toute l’humanité sera fière », le retour de l’Afrique du Sud dans la communauté internationale et l’amour commun du pays et l’égalité raciale seront le ciment de la nouvelle « nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde ». Il évoque les défis de son mandat que sont la lutte contre la pauvreté, les discriminations et « qu’il n’ya pas de voie facile vers la liberté »[4]. La date du 27 avril devient un jour férié en Afrique du Sud, le jour de la liberté.
            A partir de 1996, Mandela laisse à Thabo Mbeki la gestion quotidienne du pays et en décembre 1997 il quitte la présidence de l’ANC, ce qui permet une passation des pouvoirs en douceur et contribue à la stabilité politique du pays et à conserver sa bonne image au niveau international[5].Quand Nelson Mandela quitte le pouvoir peu avant ses 81 ans à la date symbolique des émeutes de Soweto, il laisse l’image d’un grand résistant et d’un grand chef d’Etat, notamment pour sa capacité à pardonner[6]. Il laisse une démocratie solide mais de grands problèmes à résoudre, héritage des abus et négligences du régime de l’apartheid. Son successeur hérite de l’économie la plus puissante d’Afrique mais stagnante et avec d’énormes inégalités entre Blancs et Noirs souvent peu éduqués et un taux de chômage de 40%[7]. Il est l’unique personnalité politique mondiale contemporaine à avoir reçu un hommage aussi unanime et autant et autant de respect et d’affection[8].

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