Cameroun, la quadrature du cercle : une seule devise, un seul drapeau, un seul emblème mais deux hymnes.
Par
Pr Samuel EFOUA MBOZO’O
Historien
Comment une ancienne chanson
populaire est devenue hymne national
A
terme, la question de l’hymne national est mieux étayée, mieux visualisée, mieux appréhendée. Les
enjeux du choix entre un maintien des deux versions actuelles, française et
anglaise, de l’hymne national et la révision dudit hymne pourraient davantage
être pensés dans le sens de la construction
d’une identité nationale forte et indéfectible du peuple camerounais.
[1].Son fondateur et premier directeur était le
pasteur canadien Camille-Armand Chazeaud
. La formation était de deux ans à l’issue desquels les élèves devaient passer
les épreuves officielles du diplôme de moniteur indigène (DMI ).
En 1927, un
an avant la fin de leur cycle d’études,
les élèves de la première promotion
(1926-1928) [2],sur
conseil de leur directeur, voulurent immortaliser leur passage dans cet
établissement en composant un chant de ralliement à l’honneur du pays[3].
On désigna un comité
composé de un ou de deux représentants de chaque groupe ethnique faisant partie
de la promotion . Jam Afane René, qui était très doué en français, fut
chargé d’élaborer le texte. Il écrivit vingt (20) vers qui reçurent
l’approbation enthousiaste et unanime des autres membres du comité.
Quant à la musique, elle fut
l’œuvre de Minkyo Bamba et de Nyatte
Nko’o . Ensemble, les membres du comité mirent la dernière touche.(1)
L’assemblée des élèves approuva tel quel le projet, le soumit au
directeur de l’établissement, le Canadien Camille-Armand Chazeaud, qui n’y trouva rien à redire. Avis
partagé de Mme Love, épouse d’un missionnaire, après qu’elle eut joué le chant
de ralliement sur un harmonium (2) .
Vingt neuf ans après, le 25 octobre 1957, le chant de ralliement venu
de Fulassi- qui avait déjà conquis tout le territoire, de l’Est à l’Ouest, du
Nord au Sud, dans la rue, au village, au champ, partout (3) – fut
adopté par l’Assemblée Législative comme hymne de l’Etat sous tutelle du
Cameroun après un débat riche et intéressant dont nous rappelons ici les
principaux temps forts.
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