8 août 1914-8 août 2014 : Cent ans déjà que Rudolph DUALA MANGA BELL, Martin Paul SAMBA et bien d’autres Camerounais ont été exécutés ou fusillés par les Allemands.
Par
Pr Samuel EFOUA MBOZO’O
Historien
INTRODUCTION
Lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur
les premiers contacts entre les occidentaux et les populations du territoire
qui devint plus tard le Kamerun, on se rend vite compte que la présence
coloniale sur la côte et la pénétration dans l’hinterland n’ont pas toujours
reçu l’agrément de ces populations.
« …Le Cameroun a
toujours été un lieu de résistance active
aux aspects oppresseurs du colonialisme…[1] ».
Il n’est donc pas aisé de fixer une
date de naissance au mouvement nationalisme camerounais. Tout au moins,
pourrait-on dire que l’histoire de ce nationalisme se confond avec celle du
colonialisme, source de contradictions, d’inégalités et d’injustices.
En
effet, l’un des tout premiers mouvements
de résistance camerounaise contre la colonisation allemande a ceci de
particulier qu’il fut initié par ceux-là mêmes qui avaient favorisé
l’installation allemande au Kamerun, à savoir les Duala et, à travers eux,
l’Assemblée traditionnelle du Ngondo. D’autres peuples, au moment de la
pénétration allemande dans l’hinterland, les suivirent ; les Bulu avec
Oba’a Mbeti, les Vouté avec Ngila, les Bati avec Belinga, les Malimba, les
Eton, les Bassa, etc.[2]
Cette
résistance a revêtu des formes diverses. Mais, dans le cadre de cet article, au
moment où un colloque national se tient à Douala sur la thématique « Le Cameroun et la Grande
Guerre :1914 -1916», sous la houlette du Ministre de la défense, en collaboration avec les Universités d’Etat,
nous voudrions rappeler un fait historique important lié à cette guerre, à
savoir la pendaison et la fusillade, le 8 août 1914, de quelques figures
emblématiques du nationalisme camerounais de première heure : Rudolph DUALA MANGA BELL , Martin Paul
SAMBA, NGOSSO DIN, EDANDE MBITA, MADOLA, etc. Le but de ce rappel est de faire
prendre conscience au peuple camerounais et surtout aux gouvernants leur devoir
de mémoire envers ces compatriotes qui ont sacrifié leur vie pour le bien de
notre pays car, comme l’a dit Marcus Garvey : «… Un peuple sans histoire est comme un arbre sans racine… »
Il
suffit d’une petite bourrasque et l’arbre tombe. Il en va de même des hommes et
des peuples.
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