Par Samuel EFOUA MBOZO’O
Chargé de cours
Département
d’Histoire
FALSH/Université de
Yaoundé I
Cameroun
Email :efmbozoo@justice.com
samyefoua@yahoo.fr
Le présent article analyse et
évalue la procédure que les Nations Unies, organe tutélaire, ont suivie pour
résoudre le problème de l’avenir du Cameroun sous administration française au
regard, d’une part, des principes énoncés par la Charte des Nations Unies et
l’Accord de tutelle entre la France et ces dernières et, d’autre part, des
enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels qu’une administration de
quarante ans a inévitablement suscités auprès du mandataire.
En somme, cet article s’attache principalement à étudier les forces
en présence, la nature et l’enchaînement des facteurs, évènements et processus
intervenus au sein des Nations Unies pour aboutir à la résolution 1349 (XIII)
que l’Assemblée générale vota le 13 mars 1959 pour résoudre définitivement la
question camerounaise.
Introduction générale
Le 13 mars 1959, l’Assemblée générale
des Nations Unies, aux termes
d’une treizième session particulièrement longue et riche en rebondissements1,
vota sa résolution 1349 (XIII) relative à l’avenir du territoire sous tutelle
du Cameroun sous administration française2. Par cette résolution, en effet,
l’Assemblée générale des Nations
Unies reconnut l’option du Cameroun pour l’indépendance le 1er
janvier 1960 et décida la levée
simultanée de la tutelle française sur le Cameroun.
Par
ailleurs, l’Assemblée générale, dans le paragraphe 2 du dispositif de cette
résolution, exprima sa confiance que des élections eussent lieu le plus tôt
possible après le 1er janvier 1960, date de l’accession à
l’indépendance, pour la formation d’une nouvelle assemblée appelée à prendre
des décisions concernant la mise en place des institutions définitives du
Cameroun libre et indépendant.
En
outre, l’Assemblée générale recommanda, dans le paragraphe 3 du dispositif de
sa résolution, que le Cameroun sous administration française, à son accession à
l’indépendance le 1er janvier 1960, fût admis comme membre de
l’Organisation des Nations Unies, conformément à l’article 4 de la Charte.
Toutes
ces décisions enfin, estima l’Assemblée générale, étaient prises en conformité
avec la Charte de l’ONU (article 76, alinéa b) et l’Accord de tutelle du 13
décembre 1946 sur le Cameroun sous administration française.
On se serait donc attendu
qu’un tel événement fût salué à l’unanimité avec chaleur et enthousiasme.
Bernique ! la nombreuse littérature qui traite peu ou prou de cette
question témoigne de l’existence de deux courants opposés au sein de l’ONU.
Pour certaines délégations,
en effet, l’accession du Cameroun sous administration française à
l’indépendance constituait, sans nul doute, un test réussi du régime
international de tutelle dans la mesure où d’importants progrès ont été
réalisés dans ce territoire dans les domaines politiques, économiques et
sociaux conformément à la Charte et l’Accord de tutelle. Pour d’autres par
contre, les progrès réalisés étaient insuffisants et les principes pas toujours
respectés par la France. Selon ces délégations, en effet, cette dernière n’a
pas toujours accordé la primauté aux intérêts des habitants de ce territoire en
favorisant leur évolution vers la capacité de s’administrer eux-mêmes. Au
contraire, elle a plutôt cherché à établir une nouvelle forme, plus subtile, de
dépendance politique, économique et culturelle du Cameroun.
Pour avoir tout l'article, veuillez me contacter sembozoo@gmail.com
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