lundi 5 décembre 2016

LES NATIONS UNIES ET LA DECOLONISATION DES TERRITOIRES SOUS TUTELLE : LE CAS DU CAMEROUN SOUS ADMINISTRATION FRANCAISE (1946-1960).



                                                          Par Samuel EFOUA MBOZO’O
                                                                       Chargé de cours
                                                                    Département d’Histoire
                                                              FALSH/Université de Yaoundé I
                                                                            Cameroun
                                                             Email :efmbozoo@justice.com
                                                                         samyefoua@yahoo.fr


Résumé :

             Le présent article analyse et évalue la procédure que les Nations Unies, organe tutélaire, ont suivie pour résoudre le problème de l’avenir du Cameroun sous administration française au regard, d’une part, des principes énoncés par la Charte des Nations Unies et l’Accord de tutelle entre la France et ces dernières et, d’autre part, des enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels qu’une administration de quarante ans a inévitablement suscités auprès du mandataire.
En somme, cet article  s’attache principalement à étudier les forces en présence, la nature et l’enchaînement des facteurs, évènements et processus intervenus au sein des Nations Unies pour aboutir à la résolution 1349 (XIII) que l’Assemblée générale vota le 13 mars 1959 pour résoudre définitivement la question camerounaise.





Introduction générale
          Le 13 mars 1959, l’Assemblée générale des Nations Unies, aux termes d’une treizième session particulièrement longue et riche en rebondissements1, vota sa résolution 1349 (XIII) relative à l’avenir du territoire sous tutelle du Cameroun sous administration française2. Par cette résolution, en effet, l’Assemblée générale des Nations Unies reconnut l’option du Cameroun pour l’indépendance le 1er janvier 1960 et décida  la levée simultanée de la tutelle française sur le Cameroun.
Par ailleurs, l’Assemblée générale, dans le paragraphe 2 du dispositif de cette résolution, exprima sa confiance que des élections eussent lieu le plus tôt possible après le 1er janvier 1960, date de l’accession à l’indépendance, pour la formation d’une nouvelle assemblée appelée à prendre des décisions concernant la mise en place des institutions définitives du Cameroun libre et indépendant.
En outre, l’Assemblée générale recommanda, dans le paragraphe 3 du dispositif de sa résolution, que le Cameroun sous administration française, à son accession à l’indépendance le 1er janvier 1960, fût admis comme membre de l’Organisation des Nations Unies, conformément à l’article 4 de la Charte.
Toutes ces décisions enfin, estima l’Assemblée générale, étaient prises en conformité avec la Charte de l’ONU (article 76, alinéa b) et l’Accord de tutelle du 13 décembre 1946 sur le Cameroun sous administration française.
On se serait donc attendu qu’un tel événement fût salué à l’unanimité avec chaleur et enthousiasme. Bernique ! la nombreuse littérature qui traite peu ou prou de cette question témoigne de l’existence de deux courants opposés au sein de l’ONU.
Pour certaines délégations, en effet, l’accession du Cameroun sous administration française à l’indépendance constituait, sans nul doute, un test réussi du régime international de tutelle dans la mesure où d’importants progrès ont été réalisés dans ce territoire dans les domaines politiques, économiques et sociaux conformément à la Charte et l’Accord de tutelle. Pour d’autres par contre, les progrès réalisés étaient insuffisants et les principes pas toujours respectés par la France. Selon ces délégations, en effet, cette dernière n’a pas toujours accordé la primauté aux intérêts des habitants de ce territoire en favorisant leur évolution vers la capacité de s’administrer eux-mêmes. Au contraire, elle a plutôt cherché à établir une nouvelle forme, plus subtile, de dépendance politique, économique et culturelle du Cameroun.
Pour avoir tout l'article, veuillez me contacter sembozoo@gmail.com

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